samedi 12 avril 2014

Trail du Gerbier de Jonc

Samedi 5 avril avait lieu mon baptême du feu : mon premier trail en compétition. C'était également la première édition de cette épreuve sur un parcours emblématique : le Mont Gerbier de Jonc. 
Deux parcours sont prévus par l'organisation : 15 km (974 D+) et 35 km (1755 D+)
La journée commence avec un réveil à 4h45. Un petit déjeuner rapidement expédié qui se poursuivra dans la voiture et un départ à 5h30. Ce qu'il y a de bien quand on roule à cette heure là, c'est qu'on est tout seul sur la route...normal!
J'arrive à Saint Martial avec une demi heure d'avance sur ma prévision (je ne suis pas très doué pour prévoir!) mais je suis à l'ouverture pour la remise des dossards. J'ai le temps (1h15) pour apprécier le vent, le froid et les nuages qui couvrent les sommets. On va se régaler.
Je fais la connaissance de Brian Maran, traileur rencontré sur le forum Raidlight. Nous décidons de nous placer tout à l'arrière du peloton au moment du départ pour partir tranquillement. Une petite côte plus loin, le groupe s'est déjà bien étiré et nous traversons le village. Premier sentier, tout le monde monte tranquillement et première descente, on envoie un peu histoire de se dégourdir ou de se réveiller plutôt.




Ensuite 3,5 km de faux plat montant sur une petite route goudronnée ou je passe mon temps à surveiller ma FC pour rester dans une limite basse en compagnie de Jean-Luc Testud, organisateur de la Chaussée des Géants.
Au km 5 environ, se présente la première difficulté : 6 km de montée raide en forêt et 500 D+. Le rythme est régulier et les places ne bougent pas. Au premier ravito (première bêtise devrais-je dire!) je bois rapidement un verre de menthe et repas avec un morceau de banane direction le pied du Gerbier. On est dans le vent fort et le brouillard. Le froid n'est pas mordant mais on le sent. Il faut monter un tas de caillou vertical pour 120 m de D+. L'ascension est raide et les muscles chauffent. Pas le temps de s'arrêter manger une glace en haut. On redescend trèèèèès prudemment.
En bas je suis bien et je décide de courir comme je le faisais en vélo. Je me cale derrière un groupe de coureurs puis comme je suis bien et que se ne sont théoriquement que des coureurs que j'ai rattrapé, je prends le rythme à ma charge puis continue tout seul jusqu'au groupe suivant. C'est l'avantage de partir derrière : on ne peut que dépasser des concurrents.
8 km de montée jusqu'au point culminant (le col des Boutières) à 1600 m. La neige fait sont apparition par paquets dans le creux des chemins. Au col, dans la forêt, elle est même présente en quantité mais j'aime courir dans la neige. Au cours de cette montée régulière et usante, je dépasse pas mal de coureurs et je ramasse même un présomptueux qui courait dans la première ascension là où tout le monde marchait.
Au col je sens qu'un concurrent n'est pas loin derrière moi et me rattrape perd du terrain lorsqu'il faut courir sur la neige, recolle. Au second ravito, je me rends compte que c'est la première féminine. Je finis quasiment le restant de la course avec son petit groupe puisqu'elle arrivera 1 minute après moi. 
Longue descente de 17 km entrecoupée de quelques montées donc le rythme s'accélère et mes mafates font des merveilles. Je dépose littéralement les concurrents avec ces chaussures en descente. Pas d'impact dans les articulations. C'est une sensation grisante.
Au village de Borée, 3ème ravito et je ne m'arrête pas et je forme un petit groupe avec 2 concurrents. Le rythme est rapide mais on peut quand même discuter. De longues lignes droites dans les champs avec un léger vent dans le dos on file droit vers la ligne d'arrivée. Là je commence à sentir le signe d'une petite crampe dans le mollet. Mont rythme diminue un peu, les 2 coureurs me distancent un peu. Une longue descente commence. Je maintiens l'écart. 30 m tout au plus. Ils font une erreur d'aiguillage et je recolle. On termine la descente ensemble et je gère tant bien que mal les muscles. En bas, dès que la pente s'est inversée, j'ai senti les muscles se ducir subitement et j'ai dû les laisser partir. Un faux plat montant me laisse au ralenti.
A droite toute! Il faut attaquer la dernière difficulté à moins d'1 km de l'arrivée : un mur de 500 m de long. Vertical! Là je n'ai plus de jus.
Au sommet, c'est la délivrance : 500 m encore mais en descente, jusqu'à la ligne. Je m'arrête même à 100 m du portique pour soulager la crampe pendant 5 secondes.
Après 4h18 d'efforts, je boucle mon premier trail à la 57 ème place sur 147 arrivants.
Je suis heureux car à 5 km de l'arrivée, j'étais encore très bien. Je m'en veux par contre car je me suis très mal ravitaillé. J'avais prévu un plan d'hydratation et d'alimentation que je n'ai pas respecté. J'ai mangé un minuscule morceau de banane, 3 carreaux de chocolat et une demi barre.
Au final, le parcours faisait 36,77 km et un dénivelé inférieur à celui annoncé mais que je n'ai pas réussi à connaître précisément tellement il y en avait de différents. Il se situe certainement entre 1500 et 1600 m.
Ce premier test est très positif car je me suis vraiment senti bien tout le long. J'ai une petite marge.

https://www.youtube.com/watch?v=X8-_6af7lb8

http://www.dailymile.com/people/rollerfred/entries/28111770

2 commentaires:

  1. Ramasser près d'une 100taine de coureurs, ça doit donner des ailes et des jambes du tonnerre. C'est peut-être ça qui t'a fait oublier ton plan hydratation et alimentation. Mais pour un 1er dossard en trail, un grand bravo.
    Se taper un bon km en plus a du être très dur pour pas mal de coureurs à l'arrière.

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  2. le métier rentre ;)

    belle première !

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